mardi 17 octobre 2017

Le plus célèbre des avions de chasse : le F-16

Le F- 16 Fighting Falcon est l'avion de combat à réaction d'après 1945 le plus largement utilisé dans le monde occidental. C'est également l'un des plus connus du grand public, puisqu'il fut pendant des années la monture des fameux « Thunderbirds », la patrouille acrobatique de l'US Air Force. Et cette semaine, j'ai eu l'occasion d'en voir un en action, lors d'un meeting aérien extraordinaire. La tête encore pleine d'images, j'ai eu envie de vous présenter ce Light Weight Fighter (LWF chasseur léger) présent dans le monde entier, et qui est devenu pour tous l'image même de l'avion de chasse. Conçu à l'origine pour les pays alliés des États-Unis, l'avion fut sélectionné plus tard par l'US Air Force en complément du McDonnell Douglas F-15 Eagle. Le prototype General Dynamics YF-16A fit son premier vol le 20 janvier 1974 et battit son concurrent, le Northrop YF-17A, dans une évaluation comparée ultérieure des LWF. Avec une spectaculaire agilité (due en partie à ses commandes électriques et à son mini-manche latéral au lieu du classique manche à balai central), le F-16 fut choisi à l'été 1975 pour rééquiper les forces aériennes belges, danoises, hollandaises et norvégiennes, la production étant organisée en Europe et la plupart des avions étant modernisés par la suite. D'autres F-16A et des biplaces F-16B furent achetés par l'Egypte, la Jordanie, le Pakistan, le Portugal, Singapour, Taïwan, la Thaïlande et le Venezuela. Bien que conçu en tant que chasseur, la majorité des F-16A/B sont utilisés comme chasseurs-bombardiers et certains avions ont été convertis en intercepteurs purs pour les unités de la Garde Nationale américaine. Le F-16C ultérieur qui reçut une avionique perfectionnée dont un radar plus puissant fit son premier vol en juin 1984. Israël engagea en premier le F-16 au combat lorsque des F- 16A récemment livrés attaquèrent avec succès les installations nucléaires de l'Irak en juin 1981. Les F-16 pakistanais revendiquèrent quelques victoires lors de l'intervention soviétique en Afghanistan. Si des centaines de F-16 furent déployés lors de la guerre du Golfe de 1991, la première victoire aérienne ne fut enregistrée qu'en décembre 1992 quand un F-16 de l'US Air Force abattit un MiG-25 irakien. D'autres victoires furent obtenues en Yougoslavie. Si ce meeting aérien a été un bon moment, il a cependant eu un effet pervers : il a relancé mon envie d'effectuer un vol en avion de chasse. L'activité n'est pas donnée (presque 2000 euros), mais je ne peux m'empêcher de relire régulièrement le descriptif de la prestation. Cèderai-je ou non à la tentation ? Réponse sous peu. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de ce vol en avion de chasse L-39.

mercredi 11 octobre 2017

Sortir du misérabilisme des quartiers populaires

Les modes d’organisation sociale que connaissent les quartiers sont une voie très importante pour renouer les liens sociaux et dynamiser la vie sociale et économique. Partir des solutions et des structures déjà en œuvre et soutenir les initiatives endogènes constitue une issue favorable au développement des quartiers. Des statuts tels que celui de « grand-frère » en France, qui sont des éducateurs issus des quartiers dans lesquels ils agissent, peuvent être reconnus par les institutions locales et associés à l’organisation de la vie sociale et de la participation citoyenne. La prise en compte de leurs propres initiatives va permettre aux jeunes de s’approprier l’espace et de rentrer dans une dynamique locale et d’expansion de leur univers de contacts. En matière de création d’entreprise et des conditions matérielles de vie, les jeunes sont dans le besoin de trouver des structures d’accompagnement qui peuvent offrir le soutien nécessaire. Le modèle « assistanciel » et les politiques d’insertion ainsi que le model top-down de l’intervention publique ont montré leurs limites. Il serait important de mettre à la disposition des jeunes et des habitants des quartiers en question des moyens qui les aident matériellement et en termes de dispositions légales pour la concrétisation de leurs projets. Des initiatives d’échange (aux niveaux national et européen) pourront se mettre en place pour faciliter l’accès à des réseaux aux jeunes des quartiers populaires sur la base de projets culturels ou des initiatives autour des nouvelles technologies ou des services innovants. Les responsables des associations d’aide à la création d’entreprise dans les quartiers font remarquer que « les jeunes ont surtout envie d’être tirés vers le haut » : le haut n’est pas un passage de la « galère » au monde du travail ouvrier, mais plutôt vers des métiers sociaux, de l’animation socioculturelle, des carrières artistiques, etc. Il est ainsi essentiel de lutter contre la solitude institutionnelle et politique, et contre l’isolement des jeunes des quartiers défavorisés des réseaux relationnels, sociaux et économiques hors quartier. Des exemples montrent qu’un jeune responsable d’une association de quartier accède à des réseaux politiques et institutionnels qui lui permettent de jouer un rôle de médiation, de se familiariser avec les rouages institutionnels, de côtoyer des milieux politiques, de gérer des fonds et, enfin, de construire une position et un capital social qui le placent en rupture avec son destin social de fils ou de fille d’ouvrier ou de chômeur. Analyser les modalités de déploiement de cette « middle class » avec le soutien de l’action publique, son influence sur la vie des quartiers, son rôle dans les dynamiques politiques et sociales à l’œuvre, peut constituer une manière de réenvisager l’univers social des quartiers populaires de l’intérieur, par les frontières sociales qui les traversent et les structurent, et non pas comme monde uniforme, lissé par la misère.