lundi 16 mars 2015

La Turquie aura besoin d''un avion rapidement

Voilà une bonne nouvelle pour Dassault qui va pouvoir se rapprocher de la Turquie pour essayer de refourguer son Rafale. Car la bonne nouvelle est que la Turquie décommissionne ses vieux avions. La Turquie met à la retraite ses RF-4E Phantom IIDeux Phantom II turcs, dont un RF-4 à l'arrière-plan, reconnaissable à son radôme spécifique et ses hublots pour les caméras de reconnaissance photo. © DR L'armée de l'air turque a décidé de mettre à la retraite ses vénérables RF-4E. Cela fait suite à un crash de deux Phantom II de reconnaissance qui s'est produit le 24 février, au cours d'un exercice de nuit dans la province de Malatya, dans le centre de la Turquie, ayant entraîné la mort des quatre navigants. Neuf jours après le crash des deux RF-4E, le 5 mars, un autre appareil du même type s'est à son tour écrasé en Anatolie, dans la province de Konya. Là encore, l'équipage n'a pas survécu. Le ministre turc de la défense, Ismet Yilmaz, a déclaré que l'origine de l'accident était vraisemblablement due à une erreur du pilote aux commandes. Le commandant en chef de l'armée de l'air turque, le général Abidin Unal, a annoncé que les appareils ont été décommisionnés le 12 mars, soit plusieurs mois avant la mise à la retraite prévue des biréacteurs. La flotte restante de RF-4E est composée de 8 appareils. Les missions de reconnaissance seront désormais accomplies par les F-16 plus modernes, a déclaré le général Abidin Unal. En revanche, il n'est pas question de cesser les opérations des F-4 toujours employés, qui doivent eux être maintenus en service jusqu'à l'horizon 2020. Source: Avion de chasse.


Y a t'il une défense en Europe ?

Les aficionados comptaient sur le Conseil européen des 19 et 20 décembre, à Bruxelles, pour une possible relance d’une « Europe de la défense » particulièrement atone en ce moment. Mais c’est sans doute raté : le sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement des « 28 », qui devait primitivement être consacré pour la première fois depuis cinq ans à la politique de sécurité et de défense commune, et seulement à ce sujet — comme s’en réjouissait le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, fin novembre, devant les députés — sera en fait tous azimuts, avec également au menu l’Union économique et monétaire, la politique sociale, l’élargissement, les migrations, l’énergie. En outre, selon la lettre d’information TTU (4 décembre), la convergence n’a pu se faire entre ministres, avant le sommet, sur des projets comme l’achat par la Commission européenne de matériel militaire hors taxes, la mutualisation du financement des opérations extérieures, ou la mise au point d’un drone MALE européen. Sur la défense, le sommet pourrait bien ne déboucher que sur une liste de tâches et d’études à mener : la définition des besoins en drones, le renouvellement des moyens communautaires en satellites de communications militaires, les possibilités de mutualisation des avions-ravitailleurs ou les perspectives de cyberdéfense… en se donnant surtout rendez-vous en 2015 pour juger des recommandations de ces études. On risque de rester assez loin des ambitions formulées par le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, devant les députés, le 26 novembre dernier : « L’enjeu sera de donner une impulsion à la fois politique et pragmatique dans les domaines opérationnels, capacitaires et industriels de la sécurité commune… ». Il listait alors les pistes sur lesquelles il escomptait des avancées concrètes à Bruxelles : - l’adoption d’une stratégie européenne de sûreté maritime, dont les points d’application seront la Corne de l’Afrique, le golfe de Guinée et la Méditerranée ; - l’engagement accru de l’Union européenne au Sahel — au Mali mais aussi à l’échelle de la région —, l’accent étant placé sur le contrôle des frontières, à commencer par celles de la Libye ; - les progrès accomplis dans la mise en place d’une flotte européenne de ravitailleurs en vol ; - le lancement d’une première étape en vue d’une solution européenne pour la prochaine génération de drones de surveillance, post 2020 ; - et, au plan industriel, la mise en place d’un mécanisme d’incitation fiscale pour encourager les projets d’équipement.

Le renseignement en question

Le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour 2014-2019, examiné par le Sénat à partir du lundi 21 octobre, comporte notamment une petite dizaine de « dispositions relatives au renseignement » qui vont modifier l’environnement et les conditions de travail des « services ». En leur donnant plus de moyens. Mais au prix d’un contrôle légèrement accru du Parlement. Les six principaux services de renseignement en France totalisent une dizaine de milliers de fonctionnaires militaires et civils : - sous l’autorité du ministère de la défense : la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction du renseignement militaire (DRM) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) ; - sous le contrôle du ministère de l’intérieur, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), composée de l’ancienne Direction de la surveillance du territoire (DST) et d’une partie des anciens Renseignements généraux (RG) ; - dans l’orbite du ministère des finances, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et le Traitement du renseignement et de l’action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN). La nouvelle LPM, qui érige le renseignement en « priorité majeure », prévoit notamment la mise à disposition d’un nouveau fichier auprès de tous les services, le « PNR » (pour Passenger Name Record), qui collectera les données recueillies par les compagnies aériennes lors de la réservation des vols : identité, itinéraire, moyens de paiement (et aussi, le cas échéant, précisions sur la corpulence, les préférences alimentaires, etc.). Libertés publiques Retour à la table des matières Ce fichier serait créé en France « par anticipation de l’adoption d’un projet de directive européenne », précise le texte de la LPM. Les Etats-Unis tentent d’en imposer l’usage depuis les attentats qui les ont visés en 2011, mais les membres de l’Union européenne (UE), tout comme le Parlement de l’UE, restent très divisés sur la question. Le gouvernement français — s’appuyant notamment sur l’avis favorable des députés Jean-Jacques Urvoas (PS) et Patrice Verchère (UMP) pour qui ce fichier « semble avoir fait la preuve de son efficacité » — souhaite accélérer le processus, quelles que soient les hésitations de certains de ses partenaires européens, car il s’écoulera au moins une année avant la mise en œuvre opérationnelle de cet outil. Dans son rapport d’activité pour 2012, la délégation parlementaire au renseignement considérait déjà, à la lumière de l’affaire Merah, que « la France doit se doter des moyens permettant de suivre les déplacements de personnes par voie aérienne vers des destinations sensibles, y compris lorsque les trajets comportent une ou des escales ».