mercredi 18 janvier 2017

La Chine à l'assaut de l'espace

Depuis le début de leur histoire, la hiérarchie entre ces trois puissances spatiales ne s’est pas modifiée et la Chine appartient désormais au premier groupe des pays lanceurs, seulement précédée par la Russie et l’Europe mais dépassant d’un point les États-Unis. L’Inde subit toujours les limites imposées par les retards dans le développement du GSLV indigène pour les missions de télécommunications et, par ailleurs, on constate une diminution du nombre des lancements de satellites d’observation car les capacités en orbite sont désormais significatives. Le tassement relatif qui se manifeste depuis 2010 devrait cesser en 2012, sinon 2013. Quant au Brésil, il est aussi en période de latence. 2012 devrait donner lieu à une reprise de l’activité avec le tir du satellite sino-brésilien CBERS-3 et un tir d’essai du VLS. En 2011, la Chine, la première à avoir maîtrisé une capacité autonome de lancement – 10 ans avant l’Inde3 –, maintient largement son avance. Utilisant trois bases spatiales historiques, les différents modèles de ses lanceurs Longue Marche ont assuré près de 150 lancements sur orbite basse et sur orbite géostationnaire. Elle a mis sur orbite principalement des satellites nationaux mais agit aussi pour le compte de clients étrangers, historiquement nord-américains, et européens, puis africains et latino-américains. Ses compétences spatiales couvrent une gamme complète de missions démontrant des degrés de complexité divers (science, exploration, observation, télécommunications, navigation). Enfin, depuis 2003, la Chine possède la capacité d’envoyer un homme dans l’espace de façon autonome. Devenue la troisième puissance avec la Russie et les États-Unis à posséder cette rare compétence, la Chine profite aussi indirectement de la fin du programme de la Navette spatiale américaine même si les technologies utilisées sont encore relativement sommaires et en phase d’expérimentation. Le lancement, en juillet puis en septembre 2011, des premiers éléments de sa future station spatiale a représenté une nouvelle étape et continue à servir l’image tant nationale qu’internationale de la Chine qui affiche ainsi ses compétences en parallèle des réalisations de la station spatiale internationale dont elle n’est pas partenaire. Largement tenu à l’écart des échanges technologiques4, le pays a développé de façon autonome ses filières nationales5. Son souci d’être présent sur la totalité de la gamme des applications mais aussi de la recherche scientifique et de l’exploration, dont des missions lunaires, est la preuve de l’importance de ses ambitions comme de la maturité de son outil industriel et de recherche. Le développement d’un quatrième site en construction à Hainan confirme ses nouvelles orientations désormais de plus en plus tournées vers une intégration internationale et une lisibilité accrue. Source: Fouga Magister.