vendredi 4 avril 2014

L'économie au ralenti

L’économie semble stagner, même si l’on sent un léger rebond. Néanmoins, le chômage continue de progresser. Une phase de reprise économique s’est engagée en France comme dans le reste de l’Europe. Ainsi, en France, la croissance cumulée sur les quatre trimestres de 2013 s’est établie à +0,8 %, contre -0,3 % en 2012. Mais le PIB a tout juste retrouvé son pic du premier trimestre 2008, ce qui signifie donc que la croissance a été en moyenne nulle sur les 6 dernières années, contre une croissance moyenne de +2 % par an de 1980 à 2008. La situation est plus défavorable pour l’ensemble de la zone euro, avec un PIB aujourd’hui inférieur de plus de 2 % à son niveau de 2008. L’absence de croissance économique depuis 6 ans a des causes multiples. Le retournement cyclique intervenu début 2008 a été amplifié fin 2008 par le déclenchement de la crise financière, à la suite de la faillite de Lehman Brothers, qui s’est traduit en Europe par la chute des débouchés extérieurs, de fortes contraintes sur le crédit et, plus généralement, un retournement des anticipations. À partir de 2010, la crise a pris une autre nature dans la zone euro, avec la crise des dettes souveraines, qui a conduit de surcroît à un mouvement de consolidation budgétaire très marqué. Au total, l’ensemble de ces chocs a vraisemblablement eu un impact pour partie transitoire, pour partie pérenne sur la production, dans la zone euro en général, et en France en particulier. Néanmoins, on sent toujours cette crise si forte. Si l’ensemble des pays de la zone euro a été affecté par la crise, l’ampleur du décrochage est hétérogène. Aujourd’hui, le PIB est repassé au-dessus du niveau de 2008 en France, mais il reste inférieur de plus de 2 points dans la zone euro. Il est inférieur à sa moyenne de 2008 de 6,7 % en Espagne et de 7,5 % en Italie. En Allemagne, il lui est supérieur de 3 %. Comment réagir ? Pour le moment ce sont les entreprises qui restent maître du jeu, et certaines se lancent dans des programmes incentives ou l’organisation d’un challenge commercial, pour essayer de contrer le mauvais sort économique. Mais ce n’est pas facile, surtout quand les politiques s’en mêlent.